L'habit qui ne fait pas le moine fait quand même tout le reste. En ce moment je me sens ambivalente sur la question.
Au nom d'une norme qui m'est étrangère certains voudraient endormir la princesse en moi, tuer ou faire taire l'enfant interieur qui se joue des codes.
Je me sens perdue. Perdue dans des forêts de symboles que je ne maîtrise pas. L'abîme social de ce qui se fait et de se qui ne se fait pas me laisse perplex, face à son gouffre. Je crois que d'aussi loin que je me souvienne les codes vestimentaires me laissent étonnée. L'absurdité des marques payés plus cher pour en faire leur publicité. Le contexte qui ne doit pas grand chose à la température... Les maillot qu'on ne peut porter que sur les plages, les robes de soirées qu'on ne doit pas porter en dehors, la chemise des hommes, leur cravate qui ne doit pas être trop coloré. Diable, même celle des chiens ont droit à plus de fantaisie!
La traduction de "tu vas avoir froid..." en "ton décolté est trop osé" ne m'est pas naturel et ce n'est qu'au bout de plusieurs répétitions que cette prévenance déplacée m'offre son double sens.
Comme souvent, je suis allée chercher des réponses à mes questions dans les livres. Inépuisables richesses d'Emile Zola, ma médiadthèque. C'est au rayon enfant que j'ai trouvé. Le vêtement comme langage.
Je ne parle pas la même langue, je m'habille selon des références qui me sont personnelles, selon la douceur du tissu, son confort. Je porte des habits qui ne me lie pas à un groupe, qui ne m'intègre pas. Je porte des habits en roue libre, en libertaire. C'est ce message que les autres voient, celui là et celui de ma sensualité qui ne s'embarasse pas de contrainte. Je comprends qu'en ayant toute une vie passée dans l'aténuation d'eux même, toute une vie de camouflage et de compromis, ma liberté soit pour ceux qui ont renoncé à la leur un message d'une violence inoui, l'écho de celle qu'ils subissent heure après heure dans un quotidien qu'ils ne veulent pas choisir.
Je consens à m'habiller quand il fait chaud et c'est déjà un gros compromis, le seul je crois que je suis prête à faire. Une robe, un diadème et parfois des chaussures c'est assez minimaliste.
A la reflexion, je resigne avec moi même le pacte de Princesse, merci Dinalant, mais je crois que cette fois encore je vais ma passer d'apprendre les codes. Tant pis si ça me ferme des portes, ça laisse ouverte celle de moi même à moi même et je crois que si je ne veux pas me perdre c'est là seule qu'il est impératif de laisser respirer.
Piero Ventura Le vêtement ses formes, ses modes, ses usages à travers les siècles
Le jean toile de fond de l'histoire américaine Régine Van Damme